Êtes-vous dépendant à quelque chose ? Ou l'avez-vous déjà été ?
Je l'ai déjà dit, ma mère est dépendante à l'alcool. Jusqu'à maintenant, on avait fait avec. Mais après avoir semé durant des années de façon discrète la "bonne parole", ma mère a finalement décidé récemment qu'elle voulait guérir. Elle fume également, et à déjà arrêté à plusieurs reprises, parfois durant des mois. Mais l'alcool, ça non, elle n'avait jamais essayé.
Alors quand elle m'a dit il y a une semaine qu'elle voulait faire quelque chose, inutile de vous exprimer ma joie. Ce fut progressif. D'abord, elle a arrêté d'acheter de l'alcool. Puis, tentation trop forte, elle a fini toutes les bouteilles d'alcool qui se trouvaient dans la maison (rhum, gin, absinthe...).
Mais voilà, maintenant il n'y a plus rien, et elle va essayer de ne pas en racheter. Je regrette d'être chez mon père cette semaine, j'aurai aimé être à ses côtés pour la soutenir... et la surveiller.
Parce que, malgré mes efforts, je ne l'aide pas beaucoup. Je n'ai jamais eu ce genre de dépendance, et même si, en théorie, je comprends que le principe d'une dépendance, c'est qu'on ne peut pas lutter, j'ai du mal à l'accepter. J'ai fumé et arrêté sur un coup de tête. Je me suis scarifiée durant longtemps, et je considère que c'était une dépendance, pourtant, j'ai arrêté par ma simple volonté.
Alors, c'est sûr, je n'ai pas beaucoup de patience avec ma mère. Je suis impitoyable et méchante lorsqu'elle est saoule. Parce que pour moi, c'est qu'elle n'a pas de volonté. Au fond de moi, je sais bien que je me trompe, que parfois, la volonté ne suffit pas, qu'il y a besoin d'une aide autre. Mais j'arrive pas à m'en convaincre.
Autant j'arrive à la soutenir lorsqu'elle est sobre et qu'elle lutte, autant je l'abandonne lorsqu'elle échoue. C'est plus fort que moi.
Que puis-je faire pour l'aider ? Je me suis renseignée sur les cures de désintoxication, mais si elle était motivée, je vois bien que maintenant elle hésite et repousse. Elle a honte, elle ne veut pas risquer de croiser quelqu'un qu'elle connaît. Et pour son entourage, elle ne veut pas avoir à donner d'explications. Donc forcément, c'est pas évident.
Pour moi, y'a pas de honte à faire une cure. Forcément, j'ai déjà passé un mois en hôpital psychiatrique, donc je sais ce que c'est. La honte, ça serait de ne rien faire pour se sortir de là, en tout cas, c'est mon avis. Même sans forcément faire de cure, si elle peut s'en passer, mais pour moi il est indispensable qu'elle aille au moins régulièrement aux Alcooliques Anonymes. Elle aurait le soutien de personnes qui traversent la même chose qu'elle et de médecins spécialisés. Ce que, à preuve du contraire, je ne suis pas.
Alors maman, quand tu passeras par ici, sache que je t'aime et que je te soutiens de tout mon coeur, même si je n'arrive pas forcément à te le montrer. Courage, tu vas y arriver.
